Partout en Europe et dans l’OCDE, l’âge de la retraite recule : 65, 67, 70 ans…En France, on relance le psychodrame pour revenir à 62 ans !
Alors qu’une solution existe, gagnante pour tous, à tous les niveaux :
- Gagnant pour les salariés : un travail mieux rémunéré, au delà de 35h
- Gagnant pour les entreprises : un emploi des seniors plus attractif au delà de 64 ans
- Gagnant pour la France : des finances publiques redressées, car davantage de cotisations et d’impôts.
Rappelons brièvement :
- Les Français travaillent moins que leurs voisins (664 heures/an contre 770 en moyenne en UE).
- 1 000 milliards d’euros de dette supplémentaire depuis 2017, dont la moitié liée aux seules retraites.
- au moins 100% de charges sur les salaires: pour 40€ net après impôt pour un salarié, le coût pour l’entreprise est de 100€ brut chargé, record mondial!
Ma proposition :
1/ 𝐆𝐚𝐠𝐧𝐚𝐧𝐭 𝐩𝐨𝐮𝐫 𝐥𝐞𝐬 𝐬𝐚𝐥𝐚𝐫𝐢𝐞́𝐬 : mieux rémunérer le travail
Libérons les heures supplémentaires : chaque heure travaillée, au-delà de 35 heures, doit rapporter 50% de + en net qu’une heure classique, à coût constant pour l’entreprise. 15€ net devient 22,5€ net
Chaque année de travail supplémentaire, au-delà de 64 ans, doit être rémunérée 50 % de plus en net qu’une année classique, à coût constant. 2000€ net devient 3000€ net. Donc beaucoup plus rémunérateur qu’un cumul emploi retraite…
Objectifs : récompenser ceux qui veulent et peuvent travailler plus, et sur une vie : encourager les carrières longues !
2/ 𝐆𝐚𝐠𝐧𝐚𝐧𝐭 𝐩𝐨𝐮𝐫 𝐥𝐞𝐬 𝐞𝐧𝐭𝐫𝐞𝐩𝐫𝐢𝐬𝐞𝐬: un emploi des seniors plus compétitif
Plafonnons les charges au-delà d’un certain niveau de salaire et/ou d’un certain âge, comme c’est le cas aux Pays Bas, où les charges sociales sont plafonnées au-delà de 60k€ de salaire brut
Conséquence ? Aux Pays Bas, on peut embaucher 3 ingénieurs seniors pour le prix de 2 en France ! Idem en Allemagne et en UK. Pour réindustrialiser la France, ça vaut le coût…
3/ 𝐆𝐚𝐠𝐧𝐚𝐧𝐭 𝐩𝐨𝐮𝐫 𝐥𝐚 𝐅𝐫𝐚𝐧𝐜𝐞 : un impact massif sur les finances publiques
- Passer de 35h a 40h (à +50% nets) = +50Mrds€/an de cotisations et d’impôts pour l’État.
- Travailler plus sur une vie = +15 à 20Mrds € de recettes publiques par an pour chaque année travaillée au-delà de 64 ans (à +50% net).
Bien entendu, les carrières longues et les métiers pénibles doivent être pris en compte, mais avec un cadre cohérent et en harmonie avec nos voisins européens.
En synthèse :
- Un travail mieux rémunéré = plus de motivation, moins de travail au noir.
- Un emploi des seniors encouragé = plus d’expérience en entreprise pour un coût compétitif.
- Un rééquilibrage budgétaire = moins de déficit, plus de marges pour financer nos défis militaires et environnementaux.
Le principe est simple : travaillons (un peu) plus pour gagner (beaucoup) plus !
À nous de jouer !
intéressant
Excellent article, clair, argumenté et surtout courageux dans le contexte actuel où le mot « travail » semble parfois devenu tabou. Remettre le travail au centre des solutions économiques et sociales est non seulement pertinent, mais urgent. Vous soulignez justement les effets positifs possibles d’un allongement du temps de travail pour les salariés, les entreprises et l’État : c’est une approche gagnant-gagnant trop peu évoquée dans le débat public.